Compte rendu de la rencontre dans le Larzac

Publié le par Club Eriba du sud-est

Compte rendu réalisé par Babette

A la recherche des soixante-huitards

Du 5 au 12 mai 2015

Organisateurs : Michel et Monique , secondés par Michel et Martine 

Michel et Martine sont arrivés en avant garde à Nant dans l'Aveyron. Michel a déjà sympathisé avec un couple de Sétois, heureux propriétaires d'une Eriba et qui ne connaissent pas les clubs. Ils ont l’air très intéressés. La diplomatie de notre secrétaire va encore jouer en notre faveur ! Le "camping des deux vallées" est très agréable et tenu par un jeune couple charmant et dynamique. Nous découvrirons par la suite qu'en plus de sa gentillesse, le patron a un humour à toute épreuve.

Mardi 5 mai :

Arrivée du gros de la troupe. Nous découvrons de nouveaux adhérents : Maurice et Michèle Couty. Ce couple de motard vient d'acquérir leur première caravane et la découvre à l'occasion de cette sortie. Chacun donne un coup de main pour l'installation et distribue quelques conseils aux néophytes. Une chose est sûre, ils ont déjà l'esprit Eriba et seront bien accueillis.

18h30 : Le club nous invite au pot de bienvenue. Les divers tapas de Martine et ses quiches aux épinards du jardin font merveilles. Notre président Maurice  et son épouse Jaky sont absents pour raison de santé. Nous espérons encore les voir arrivés dans les prochains jours, mais ce ne sera pas le cas. Michel  nous présente son programme très détaillé. Rien n'est laissé au hasard et il nous entraîne dans une belle découverte du Larzac et de son histoire. A cette occasion, un jeu nous est proposé : une feuille couverte de photos nous est remise et il nous faudra, au cours de nos visites, retrouver des endroits, des pierres, des statues, des vitraux ou encore un arbre tordu. Cela promet une franche rigolade.

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Mercredi 6 mai :

Le matin est consacré à la découverte de Nant dominée par le Roc Nantais aux allures de totem indien. Deux façons de rejoindre la commune : en passant par la route nationale ou en faisant le tour sur la droite le long des champs et par une ancienne scierie traversée par un ruisseau. Sur ce parcours, une surprise nous attend : une magnifique église qui trône au milieu d'un pré et sert de réserve à foin pour les bêtes. Quel dommage ! Michel nous a fourni un plan du village et chacun déambule à son rythme sans oublier de regarder à droite, à gauche, en haut, en bas afin de voir si une des photos du concours n'aurait pas été prise ici. Nant est une magnifique petite bourgade qui se trouve dans le territoire "Causses et Cévennes" inscrit depuis 2011 au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Ce qui frappe en premier lieu est l'omniprésence de l'eau. De petits canaux la traversent en tous sens. Ce sont les moines qui vivaient là qui ont créé ce réseau, faisant de Nant "les jardins de l'Aveyron". Nous arrivons par la place St Jacques où une église du XVIe siècle est en cours de rénovation. Une brocante a été créée par des bénévoles afin de rapporter quelques subsides pour sa rénovation. Dans cette brocante bien achalandée, nous trouvons des curiosités intéressantes à des prix défiants toute concurrence. Sur cette même place, je vous conseille de pousser la porte de la boulangerie où fleure bon l'odeur du pain. Il y a longtemps que je n'avais pas goûté une baguette aussi bonne que la "corde nantaise". Le seul hic, c'est que la boulangère ne connaît pas le couteau à 2 lames pour couper le gâteau à la broche, mais ceci une autre histoire que je vous raconterai en temps voulu…. En traînant dans les rues étroites, vous arriverez à l'abbatiale St Pierre, magnifique construction de style roman où vous pourrez admirer le "Beau Christ de Nant". En arrivant près de la Mairie, vous ne pourrez manquer les Halles imposantes. Leur faisant face, un très bon restaurant : le Petit Nantais. En descendant la rue Droite, une personne nous propose d'entrer dans sa cour et nous fait visiter sa cave semi-enterrée : Il s'agit d'une ancienne chapelle dédiée à St Etienne. Une pure merveille ! En repartant par la route, bifurquez par la rue du moulin afin d'admirer le pont de la Prade. C'est là que nous avons tous trouvé la première photo du concours, l'arbre tordu. Il faut dire que tout le monde partage ses découvertes avec tout le monde. L'esprit n'est pas vraiment à la compétition sanglante…

Pont roman sur la Dourbie

 

La Dourbie passe à Nant et nous allons suivre ses gorges tout l'après-midi, nous arrêtant dans un premier temps à St Jean-Du-Bruel pour visiter La Noria, un ancien moulin du XIIIe siècle reconverti en espace dédié à l'eau. Nous allons y suivre un parcours pédagogique sur 1000m2 autour de l'eau, son rôle essentiel chez nos ancêtres, dans notre quotidien et pour l'avenir de l'homme. Nous prolongeons notre découverte en suivant les gorges de la Dourbie dont est originaire Monique Cabanel. Tout au long du chemin, elle nous fera découvrir les lieux de son enfance, la ferme où elle s'est cachée petite pendant des heures alors que tout le monde la croyait mangée par le goret, ce qui lui vaudra une bonne rouste, la vie dans les hameaux isolés et le difficile travail de la terre. Il faut dire que les terrains sont pentus et guère riches mais le paysage y est d'une beauté à couper le souffle. Monique est originaire du village de Dourbies, au hameau Roucabies. Michel ajoute sa note personnelle en nous racontant l'histoire romanesque de leur rencontre dans le tunnel d'Alzon qui n'était pas éclairé à l'époque. Tout le monde saute à pieds joints dans le piège. Il nous parle encore des meules de foin qui marchent…. Mais là, pas de blague : il se rappelle son beau-père qui remontait des champs cachés par la meule qu'il transportait sur son dos. Nous nous arrêtons au village de Trèves où coule Le Trevezel et où Monique a passé son certificat d'étude. Sur la route du retour, non loin de Nant, nous visiterons l'étonnant village médiéval perché de Cantobre, l'un des plus beaux villages de France. Les vieilles maisons de pierre où l'on vit hors du temps sont littéralement suspendues au-dessus du vide. Le village offre une splendide vue sur la vallée de Dourbie et de Trevezel.

Le soir, aucun apéritif n'est prévu…… Mais une surprise se prépare en coulisse. Monique  a tout organisé et nous a discrètement réunis dans la salle du camping. Cachés et silencieux, nous attendons Michel pour lui souhaiter un bon anniversaire. Qu'elle n'est pas sa surprise lorsque nous surgissons en hurlant la chanson traditionnelle. Il en reste baba, sa poubelle à la main ! Françoise, Bertrand, Brigitte et Christian ont écrit et répété la veille au soir et tout le matin, une chanson personnalisée sur des airs connus en l'honneur de notre "crin blanc". C'est avec une émotion non feinte qu'il nous remercie tous et nous arrosons cette année de plus en faisant péter les bouchons et en dégustant les fameuses oreillettes de Monique.

 

Jeudi 7 mai :

Nous voici partis pour la visite du jardin aromatique d’Homs où nous rentrons de plein pied dans l'histoire contemporaine du Larzac. Comme je vous sais incollables sur le sujet, je vous ferai un rapide résumé des faits, et je conseille à ceux qui en voudraient plus, d'aller consulter le site "Lutte du Larzac" de wikipedia. De 1971 à 1981, un mouvement, au départ paysan, lutte contre l'extension du camp militaire sur le Causse du Larzac qui doit passer de 3000 à 17 000 hectares. Cette région étant peu peuplée, le gouvernement s'imagine que l'affaire passera comme une lettre à la poste. Pour ce faire, les exploitants sont expropriés et des villages au passé historique, menacés de disparition. Mais c'est sans compter sur une centaine de paysans qui résistent et comme nous sommes encore sous les effets de mai 68, des groupes hétéroclites de hippies, écologistes, féministes, communistes, nouveau paysans, communautaristes et autres, regroupant parfois plusieurs nationalités, convergent vers le Larzac et créent un mouvement non-violent pour la préservation de ce coin de nature. En 1973, le journal Le Monde titre sous la plume de Michel Castaing : "Le Larzac, vitrine de la contestation !" La lutte s'achève en 1981 lorsque Mitterrand décide l'arrêt de l'extension du camp militaire. Et nous ne pouvons qu'applaudir des deux mains en voyant le résultat. C'est chez l'un de ces jeunes contestataires que nous nous rendons ce matin. Les années ont passé bien sûr, et voilà 40 ans que Pierre Yves de Boissieu, après avoir été berger, s'est installé dans la ferme de l'Homs, ruine sans eau ni électricité. Il élève d'abord des chèvres et des brebis tout en reconsolidant les bâtiments. L'élevage se montrant peu rentable, après quelques années il se lance avec sa compagne Maria Möller, dans la culture de plantes aromatiques méditerranéennes ainsi que de roses anciennes pour la parfumerie et la cosmétologie. En 1992, il crée une gamme d'apéritif dont le fameux pastis d'Homs et des sirops de vinaigres aromatisés à la rose, au sureau, au genièvre ou à l'églantier : les larzamiques, petit clin d'œil au Larzac. Le voilà à présent à l'âge de la retraite, prêt à céder sa place à plus jeune. Le mot de la fin sera pour Maria Möller : "Les temps changent. Actuellement, on se bat pour le maintien du camp militaire. Economie oblige !"

P.M : Visite des bisons.

La visite se fait sur une remorque au milieu du troupeau . Les mâles adultes atteignent la tonne tout en conservant leurs caractéristiques d' animaux sauvages ; élevés en troupeau , les bisons ne se domestiquent pas.

Le soir projection d'un diaporama sur les éléments intéressants du coin par une personne du syndicat d'initiative .

Vendredi 8 mai :

Le matin, nous prenons la route en direction de Roquefort. En chemin, nous faisons halte à la tour hospitalière au Viala du pas de Jaux. Attention de bien vous arrêter sur le parking ou vous risquez d'être poursuivis à coup de fourche…. Tout le long de l'itinéraire, le paysage est grandiose et nous nous arrêtons volontiers pour contempler le cirque de Tournemire et l'éboulis du Combalou dont les fameuses grottes ont donné naissance aux caves de Roquefort. La visite des caves Société vaut vraiment le détour. On y découvre l'histoire géologique de la région, les secrets de la fabrication du fromage, les nombreux étages de caves d'affinages et un petit musée qui nous explique que le fromage de Roquefort est connu, au bas mot, depuis le XIe siècle. La visite se termine par une dégustation surprenante puisqu'on y goûte des Roqueforts Société que l'on ne trouve que chez les fromagers affineurs. Les délicieux "caves des Baragnaudes" et "caves des Templiers" que je vais m'empresser de trouver. A midi, certains se posent au restaurant tandis que d'autres piqueniquent sur la pelouse du stade de rugby. Nous reprenons les voitures pour nous arrêter à la bergerie de la Blaquière construite par les manifestants sans permis de construire. Ce fut un haut lieu de résistance contre l'armée et les CRS et l'on peut voir tout autour de la construction, gravées dans les poutres ou sculptées sur les murs, des phrases de Paix et d'Amour écrites dans toutes les langues. Des familles vivent et travaillent là et les enfants profitent de la nature en toute liberté. A quelques kilomètres, nous nous arrêtons à la ferme des Truels où 3 ou 4 familles vivent en communauté. Ils élèvent des brebis et quelques chèvres, fabriquent des fromages frais ainsi qu'une délicieuse tome qu'ils vendent sur les marchés de la région. Leurs fromages frais font merveilles avec une pointe de sel et de poivre et la fameuse huile d'olive achetée à Cucuron au mois de mars. Belle rencontre également avec un jeune paysan-boulanger qui cultive son blé, je devrais dire "ses blés", fait son pain au levain et le cuit dans un four à bois à l'ancienne. Il nous explique que les allergies au gluten sont dues au fait qu'à l'heure actuelle, on utilise qu'une sorte de blé pour faire ce pain blanc stéréotypé que tout le monde a pris l'habitude de consommer. Nous continuons notre route jusqu'au village des Baumes où une grande maison troglodyte est en cours de restauration puis poussons jusqu'au hameau de St Martin du Larzac qui a bien failli disparaître sous les tirs d'exercices de l'armée. Toute la région est parsemée de dolmens qui prendront un malin plaisir à se cacher lorsque nous passerons dans le coin…

Samedi 9 mai :

Journée libre. Certains iront marcher ou visiter la région.

Mais ce qui occupe tous les esprits, c'est surtout la fête costumée du soir en l'honneur des soixante-huitards. Chacun s'habille en cachette et nous aurons beaucoup de mal à reconnaître tout le monde. Les photos parlent plus que de longs discours… C'est au son de la musique des années 70 et 80 que nous passons à table. Le repas composé de produits locaux rend un bel hommage à la gastronomie régionale. Entre les plats, chacun racontera une anecdote sur "son mai 68". Les histoires sont très variées et pleines d'enseignements. Déguisé en vielle grand-mère, le jeune patron du camping viendra nous rejoindre afin de couper le célèbre gâteau à la broche. La veille, il a donné à Michel Curtiaud un conseil bien utile : pour couper convenablement un gâteau à la broche vu sa forme, il faut un couteau à deux lames. Notre secrétaire, accompagné par quelques comparses, est donc parti à la boulangerie du village emprunter le fameux couteau. La boulangère ne vendant pas ce genre de gâteau n'a pas de couteau à deux lames. Les clients qui attendent leur tour se demandent bien où trouver le couteau en question. C'est donc bredouille que notre équipe rentre au camping pour s'entendre dire par le patron, que la blague a trop bien marché….

Dimanche 10 mai

: A la rencontre des Templiers et des Hospitaliers. Après un bref séjour dans les années 70, nous allons reprendre la machine à remonter le temps pour rejoindre le XVe siècle. Ce retour en arrière nous amène derrière les fortifications de la Couvertoirade, fief des Templiers qui y construisirent une grande commanderie. A la fin de l'Ordre du Temple en 1312, la ville passe sous domination hospitalière. Nous sillonnons les ruelles étroites, admirons le château templier et le four banal où nous attendent de délicieuses fougasses qui chatouillent agréablement nos narines et nos papilles. Nous prenons le frais dans l'église St Christophe aux vitraux modernes qui ne déparent pas le lieu. Dans le cimetière adjacent, nous admirons les stèles funéraires discoïdales, pierre ronde gravée de croix stylisées. Bertrand s'empresse de rentrer chez le coutelier et en ressort avec un magnifique Laguiole. En sortant du village, les plus courageux montent à pied jusqu'au moulin à vent qui domine une grande lavogne. Celle-ci se trouvait initialement dans le village et servait à collecter l'eau de pluie et de ruissellement dans cette région aride. Il fait bon et le piquenique à l'ombre est apprécié de tous. Nous reprenons notre parcours à la poursuite des Templiers et nous découvrons Ste Eulalie de Cernon tout d'abord par le haut en s'arrêtant au bord de la route. C'est une des premières paroisses de l'Aveyron déjà citée au VIe siècle et c'est de là que les Templiers organisent le territoire du Larzac. Comme pour la Couvertoirade, la grande commanderie passera aux mains des Hospitaliers en 1312. Pendant la Révolution française, une grande partie des bâtiments fut détruite et vendue aux enchères. Depuis 1970, les lots ont été rachetés et réhabilités. En quittant Ste Eulalie, nous nous arrêterons encore à la commanderie de la Cavalerie qui, après les Templiers, tombera aux mains des Chevaliers de l'ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte au XIVe siècle. L'Histoire se répète. Ce jour-là sous les arches du relais de la poste, bâtiment impressionnant et typique des constructions de la région, se tient un marché aux puces. Certains y trouveront leur bonheur : qui des bouquins, qui des cartes postales, une théière ou un Atlas.

Lundi 11 mai :

Ballade au chaos de Montpellier le vieux. Causse noir, sculptures rocheuses . .Martel fut un des premiers explorateurs du site .vers 1883..

Nous prenons tous le petit train qui se ballade au milieu de ce chaos puis jolie ballade au milieu de ces rochers.

Veillée avant départ : Autour d' une tisane, nous avons visionné les excellents diaporamas et films réalisés par Monique et Jean Pi . Ceci nous rappelé les bons moments des sorties passées .

Mardi 12 mai :

Un groupe fera une dernière marche avec un guide pour trouver les fameuses failles des canalettes d'une beauté dépaysantes à couper le souffle.

C'est le temps de se dire au revoir. Certains se retrouveront à la Nationale des clubs Eriba organisée cette année par Centre-Auvergne à Volvic.

Pendant le séjour, Franca et Jean Pierre  nous ont cordialement invités à fêter leur inscription au Club Sud-Est. Nous ne parlerons pas de "nouveaux arrivants" Jean Pierre ayant présidé avec maestria le Club Ile de France pendant de nombreuses années. Le couple est déjà apprécié par de nombreux membres des différents Clubs. Ils ont été suivis par Sylvain et Paule , encore en activités, venus du même club Ile de France. Maurice et Michèle Couty ont eux aussi fêté leur entrée dans la grande famille Eriba et nous remercions ces "petits nouveaux". Nous sommes ravis de voir que le Sud-Est s'étoffe de nouvelles recrues à chaque sortie.

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